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Les gaz à effet de serre qui appauvrissent la couche d'ozone diminuent dans l'atmosphère

Les bonnes nouvelles dans le domaine de l'environnement sont rares, mais elles existent. Ainsi, une équipe internationale de chercheurs démontre dans une nouvelle étude le recul des produits chimiques qui détruisent la couche d'ozone. Le Protocole de Montréal de 1987 semble être un succès.

Le 11 juin 2024, une étude dirigée par des chercheurs de l'université de Bristol a été publiée dans la revue «Nature Climate Change». Elle montre pour la première fois une diminution remarquable de la teneur atmosphérique en substances qui appauvrissent la couche d'ozone, appelées hydrochlorofluorocarbures (HCFC). Ces HCFC sont en outre de puissants gaz à effet de serre, de sorte que leur réduction devrait également diminuer le réchauffement climatique. Selon l'équipe internationale de chercheurs, l'étude confirme ainsi le succès des réglementations internationales visant à limiter la production et l'utilisation de ces polluants. Les mesures centrales ont été effectuées entre autres par des scientifiques de l'Empa à la station de recherche alpine du Jungfraujoch.

La production et l'utilisation de HCFC doivent être réduites à zéro d'ici 2040

En 1987, le protocole de Montréal a été convenu afin de contrôler la production et l'utilisation de substances qui appauvrissent la couche d'ozone et qui étaient auparavant largement utilisées dans la fabrication de centaines de produits tels que les réfrigérateurs, les sprays aérosols, les mousses et les emballages. Les HCFC ont été développés pour remplacer les chlorofluorocarbures (CFC) utilisés auparavant. Alors que la production de CFC est interdite dans le monde entier depuis 2010, la production et l'utilisation des HCFC sont actuellement encore progressivement réduites dans le monde entier. Ce processus devrait être achevé d'ici 2040. Ils seront remplacés par des hydrofluorocarbures (HFC) et d'autres composés qui n'appauvrissent pas la couche d'ozone.

Les protocoles internationaux sont importants

«Les résultats sont très encourageants. Ils soulignent l'importance d'établir et de respecter des protocoles internationaux», déclare l'auteur principal de l'étude, Luke Western de l'université de Bristol. Et il poursuit: «Sans le protocole de Montréal, ce succès n'aurait pas été possible. Il s'agit donc d'une confirmation des engagements multilatéraux en matière de lutte contre l'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphérique, qui a également des répercussions sur la lutte contre le changement climatique d'origine humaine.»

La baisse a été plus rapide que prévu

L'étude internationale montre que la quantité totale de chlore nuisible à la couche d'ozone dans tous les HCFC a atteint un pic en 2021. Ces composés étant également de puissants gaz à effet de serre, leur contribution au changement climatique a également atteint un pic cette année-là. Ce pic est toutefois survenu cinq ans plus tôt que prévu dans le dernier rapport sur l'ozone de 2022. Bien que la baisse entre 2021 et 2023 n'ait été que de moins de 1%, elle montre que les émissions de HCFC évoluent dans la bonne direction. Pour Stefan Reimann, scientifique de l'Empa et co-auteur de l'étude, celle-ci représente donc un «jalon dans l'histoire des mesures visant à endiguer le trou dans la couche d'ozone, dans lequel nous avons pu montrer pour la première fois que même les produits de substitution des CFC, qui appauvrissent encore nettement plus la couche d'ozone, diminuent désormais - et ce, même cinq ans plus tôt que prévu». Selon lui, cela n'a été possible que grâce à un renforcement continu des protocoles internationaux et à leur vérification à l'aide de mesures atmosphériques, par exemple au Jungfraujoch.

La fiabilité des observations doit être garantie dans le monde entier

Les résultats sont basés sur des mesures de haute précision effectuées dans des observatoires atmosphériques répartis dans le monde entier, qui utilisent les données de «l'Advanced Global Atmospheric Gases Experiment» (AGAGE) et de la «National Atmospheric and Oceanic Administration» (NOAA), dont la station de recherche alpine de haute altitude du Jungfraujoch, où les scientifiques de l'Empa effectuent leurs études atmosphériques sur de nombreux polluants atmosphériques. «Nous utilisons des techniques de mesure très sensibles et des protocoles de mesure minutieux afin de garantir la fiabilité et la comparabilité de ces observations dans le monde entier», explique le co-auteur Martin Vollmer, chercheur en sciences atmosphériques à l'Empa.

Le co-auteur et scientifique de la NOAA, Isaac Vimont, a ajouté: «Cette étude souligne la nécessité de rester vigilant et proactif en matière de surveillance environnementale afin de s'assurer que d'autres substances qui appauvrissent la couche d'ozone et les gaz à effet de serre suivent une tendance similaire, ce qui contribuera à protéger notre planète pour les générations futures.»